C'est la fête a Boketto

Dimanche 13 avril 2008

Aujourd'hui dimanche, c'est jour de repos pour nous, mais pas question de faire grasse mat'. En effet aujourd'hui, le village de Boketto nous organise un sacrifice (bon c'est quand même nous qu'on paye^^) afin que les travaux se passe bien et pour éviter les malédictions. On se réveille tôt donc puisqu'il y a un peu de piste (pas un peu de route, car si je vous dit 16km, vous allez me répondre que c'est fait en 1/4 d'heure) et il nous faut quand même 1h pour rallier le village. C'est a côté de ce village que j'ai fait ma première sortie brousse il y as 2 jours. On arrive la-bas vers 8h30, et comme la cérémonie ne commence pas de suite, j'en profite pour faire un tour dans le village et mitrailler de photos. Les gens sont très accueillants et se laissent facilement prendre en photo, même si parfois je sens une certaine appréhension dans leurs yeux et on peut le voir sur certaines photos. Mais une fois la photo prise et que je leur montre l'image, ils font de grands sourires et me remercie. Même s'il savent qu'ils n'auront probablement jamais les tirages, le simple fait de se voir en photo leur suffit. Je vous invite a regarder le nouveau diaporama mais attention, je n'ai pas censurer la suite, âmes sensibles s'abstenir.

Au bout d'une heure et demie de déambulations nous nous rendons a la mosquée du village, une des plus anciennes de la région (1725 je crois) qui ne paye vraiment pas de mine (c'est le bâtiment a coté des prieurs sur les photos) et nous assistons a cette cérémonie ou ils vont prier pour notre projet. Ils font ensuite une lecture du coran.

Ensuite vient le moment plus "hard" pour les sensibles: le sacrifice du bœuf. Pour cela, ils l'entravent puis lui tranchent la gorge afin que l'animal se vide de son sang (avant de juger, n'oubliez pas qu'on fait pareil en France avec les cochons) En quelques minutes, le bœuf sacrifié est mort et le dépeçage peut commencer.

Pendant que les hommes s'occupent de faire sa fête au malheureux bovin, les femmes commencent à préparer le repas, toutes ensembles. Elles préparent d'abord le riz puis commencent à cuisiner la viande au fur et a mesure que celle-ci arrive. Pendant ce temps, nous bullons sous un manguier (mince pas encore mûres^^) en profitant des bananes qu'ils nous offrent amicalement.

Le repas est succulent, et nous le mangeons a la manière du lieu, assis sur des nattes en se servant dans un grand plat central, mais pas avec eux. Eux s'entassent dans une seule et même case.

Les officiels arrivent et on peut faire une dernière prière avant le retour a Marella. Parmis les officiels on compte le sous-préfet, le président de la CRD (qui a trouvé que j'avais super bien danser hier soir^^), le chef de district (a peu près le canton) et le capitaine de la gendarmerie de Marella (qui va essayer de me trouver des insignes de béret guinéen). Au moment ou tous le monde prie, la pluie, qu'on sentais arriver, commence a tomber. Ici, comme presque partout en Afrique, la pluie est un bon présage, alors dans le cadre de cette cérémonie, elle fut accueillit avec joie.

Le retour est mouvementé, car la pluie se fait de plus en plus drue et forcément, la piste n'en sort pas plus facile. Ce sont finalement de véritables trombes d'eau qui nous tombent dessus. Imaginer un très gros orage en France. Ben pareil^^. Inutile de vous dire qu'ici, c'est un petit orage...

Pour finir, je dirais que je pense que je vais me souvenir de cette journée toute ma vie, et peut être même après^^.